Exposition : quand la lettre se fait image

L'exposition se compose d'un choix d'affiches originales rassemblées par François Richaudeau, un des fondateurs notamment des "Rencontres Internationales Typographiques de Lure" et léguées par lui à la Bibliothèque Pédagogique de Sisteron, qui porte son nom.

Elle illustre, dans chacun de ces chapitres, les différentes modalités que possède la lettre, au départ signe arbitraire, de faire sens en tant qu'image.
Elle a pour ambition de faire apprécier, au public le plus large, les qualités esthétiques de ces affiches, mais également d'ouvrir à une interrogation sur les processus d'écriture et de lecture, qui sont au cœur de l'activité pédagogique.

Visites commentées et petits ateliers pourront être organisés sur place à la demande.

Pour plus de renseignements :

• biblipeda.richaudeau@laposte.net
• Jean Marie Kroczek : 07 50 98 96 76
• Alain Le Métayer : 06 03 62 69 78

Les outils d'écriture révèlent l'originalité des cultures. La calligraphie arabe continue d'avoir recours au calame (taillé dans du bambou). Le pinceau et l'encre de chine sont privilégiés dans la réalisation des idéogrammes.

En France, la plume d'oie a été utilisée dans le passé, au XIX éme et XX éme siècle, les outils de l'écriture scolaire : plume d'acier, encre violette ont marqué des générations d'écoliers avant l'introduction du stylo à bille et des feutres.

Dans l'histoire de l'humanité, on considère que l'introduction des alphabets est aussi importante que l'invention de la roue.

Aujourd'hui leur utilisation nous est familière mais au delà de la série de lettres ABCDEFG... à partir desquelles on peut écrire, penser, communiquer, leurs formes en elles- mêmes peuvent donner lieu à d'autres découvertes et d'autres surprises comme ici avec les alphabets fantastiques imaginés par le calligraphe Jean Larcher.

L'écriture est la représentation de la pensée et du langage humain par des signes. Elle est un moyen durable et privilégié de communication entre les hommes.

Les premières écritures remontent à plus de 5000 ans avant JC et sont marquées par le dessin. Les premières tablettes étaient d'argile et recueillaient une écriture cunéiforme.

En Egypte, les hiéroglyphes utilisent un système de pictogrammes qui représentent des objets.

On constate sur cette affiche que l'aspect esthétique l'emporte sur toute autre dimension.

La suite des premières lettres de l'alphabet redessinées avec leur ombre colorée et liées dans l'espace selon une dynamique de mouvement et de couleurs constitue un tableau, une œuvre d'art.

L'auteur affichiste et graphiste belge De Roeck particulièrement connu pour avoir créé le logotype de l'exposition universelle de 1958 et qui sera à l'origine du style atome a dédicacé cette affiche à M et Mme Richaudeau.

Le plan du village apparaît vu du ciel. L'annonce qui remplit toute la partie supérieure est manuscrite. Une calligraphie libre qui privilégie les formes arrondies et l'alternance des pleins et des déliés.

Dans les années 50, le village de Lurs qui n'avait pas l'eau courante se dépeuplait. Aujourd'hui, il est devenu un lieu emblématique où chaque année se déroulent les rencontres internationales de LURE qui réunissent des créateurs de caractères, des graphistes, des éditeurs, des écrivains, des pédagogues, des chercheurs et des designers.

François Richaudeau vécut dans le village au cœur duquel on peut emprunter actuellement le chemin des écritures : un parcours pour comprendre l'histoire de l'écriture.

L’abécédaire servait autrefois à transmettre les premiers rudiments d’enseignement de la lecture et de l’écriture ; il est resté le symbole de l’alphabétisation, mais il ne constitue plus un outil d’apprentissage systématique de la lecture.

Les présentations souvent très originales des mots en font aujourd’hui plutôt un genre littéraire proche de l’imagier, du documentaire ou du livre d’art et de poésie.

Jean Alessandrini est écrivain, auteur de romans pour la jeunesse, illustrateur et typographe. Il a crée une quarantaine de polices de caractères (chez Hollenstein mecanorma) et proposé une nouvelle classification typographique. Il a publié une monographie : « Jean Alessandrini, le poète de la lettre » édité par Yves Perrousseaux, compagnon comme lui des rencontres internationales de Lure.
Il imagine, à partir des formes des lettres de l'alphabet un logement.

La lecture s'effectue à plusieurs niveaux, on observe une suite ordonnée de lettres reconnaissable immédiatement et un animal parfois accompagné d'objets qui l'entrelace ou le prend « pour logement » utilisant les cavités naturelles. C’est ainsi qu’un se love dans le Q.

L'écriture se serre pour gagner de la place, le caractère est brisé, fracturé de là le terme FRAKTUR.

En Allemagne, il y a encore peu, les petits écoliers apprenaient à lire et à écrire en caractères gothiques. Tomi Ungerer auteur jeunesse très connu a publié une autobiographie « A la guerre comme à la guerre » dans lequel il raconte comment, après l'annexion de l'Alsace, il a dû passer du modèle français (cursive, cahier à réglure Sieyès) au modèle allemand (Gothique).
Il écrit : "Le plus difficile était d'apprendre à écrire en Sitterlindschrift, l'écriture gothique. Cette calligraphie pointue en dents de scie me paraissait hideuse après l'ondulation des cursives".

D'où vient le nom ? A-t-il un rapport avec le Cardinal de Retz ? Non, on apprend, sur le site de l’éditeur, que c'est un emprunt allusif de François Richaudeau, le fondateur de la maison, à un domaine de la forêt de Marly près duquel il habitait dans les années 1970. Ce domaine portait le nom de Désert de Retz et avait été crée au XVIIIe siècle sur d'anciennes chasses royales et sur les ruines du village de Retz.

C'était, avant l'heure, une sorte de "parc d'attraction" mêlant essences rares, jardin botanique et aménagements divers (vallons, étang, île, serres) dont 17 pavillons représentant des monuments remarquables (pyramide, colonne, pavillon chinois, tombeau, obélisque...).

Le logo des éditions RETZ reste lisible dans les sens horizontal et vertical, les deux lettres, l’initiale et la finale formant les deux diagonales. Il s’inscrit dans un  carré magique, à l’intérieur duquel figure un cercle qui rappelle l’homme aux proportions parfaites dessiné par Léonard De Vinci, il renvoie à la passion de l'éditeur pour le savoir et sa transmission et évoque l’époque de la renaissance.

Conservé sous forme d’affiche, le logo a été choisi avec quelques dizaines d’autres, parmi les 500 affiches de la collection Richaudeau, pour l’exposition itinérante "Quand la lettre se fait image".